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             RAPPORT DE MISSION

 MALI / BURKINA-FASO: 18/02/15 au 14/03/15

PREPARATION DES BOUILLIES PAR LES FORMATRICES ET LES JEUNES MERES

ENFANTS ATTEINTS PAR LE NOMA

CONSTRUCTION DE LA PISTE DE TOUGOUME, FINANCE PAR TABALE EN   2014

BLOC DE  2  LATRINES

PREPARATION DU REPAS DE MIDI PAR DES MERES D'ECOLIERS

ENTRETIEN DU BARRAGE LORS DE LA BASSE SAISON

 

Mission de quatre membres de Tabalé (Marie, Robert, Alain et Vincent) qui se sont rendus au Burkina et au Mali afin de faire le point sur les réalisations et les projets en cours de notre association.

Nous désirions aussi visiter et retrouver tous les amis de Tabalé, bien esseulés depuis la guerre du Mali et les attentats à répétition qui se produisent dans cette partie du Monde. Deux d'entre nous, Marie et Alain découvraient les réalisations de Tabalé et cette ambiance qui caractérise l'accueil qui nous est fait, contrairement à Robert et moi-même, qui sommes des vieux routards du coin!

 

Burkina Faso

Nous avons commencé notre périple chez nos amies femmes de l'AFBO à Ouahigouya. Cette association, toujours aussi dynamique nous a résumé les activités récentes et nous avons pu accompagner les formatrices de l'association, dont la toute nouvelle et jeune Balguissa,, qui œuvrent à former les jeunes mères à la confection des bouillies. Trois villages ont été visités sur deux jours: Bournan Koikin 90 bouillies, Bouloulou 72 bouillies et Ypo 52 bouillies. L'ambiance de cette activité avec tous ces bébés et leurs jeunes mamans est particulièrement touchante et joyeuse car  accompagnée de danses en l'honneur de Tabalé (voir photo).

Nous avons pu visiter les superbes maraîchages de Carma ainsi que l'école ou quelques problèmes ont pu être réglés. Nous avons remis deux tarières à main dans la perspective de l'opération de zaï mécanisé pour le maraîchage, ce dont vous parlera Jean-Claude Viodé, suite à sa prochaine mission.

Après les bouillies à Ypo, nous nous sommes rendus dans les maraîchages. Hormis le problème du "goutte à goutte" dont vous parlera aussi Jean-Claude, les puits sont opérationnels et le travail des récoltes se passe bien.

Nous avons été hébergés au centre Persis du docteur Zala. Nous avons eu la chance d'y être en même temps que deux chirurgiennes suisses et leur équipe au complet. Elles venaient pour plusieurs jours, pratiquer une quarantaine d'opérations d'enfants et adolescents atteints de la maladie du NOMA qui s'attaque au visage. Un contact très riche et une ambiance tout à fait particulière avec ce monde de la chirurgie pendant trois jours; (voir photos)

MALI- PAYS DOGON

 

Après 5 jours au Burkina nous sommes entrés au Mali en faisant une pause d'une journée au festival de Koro ou Bogoum et Elisabeth nous ont rejoints. Cette année, l’Association Malienne  pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon, « GINNA DOGON »  a tenu pendant trois jours, les 26, 27 et 28 février 2015 les journées culturelles dogons, 4ème du genre, sous le signe « de la paix, la réconciliation et le développement ». Bogoum nous a permis d'être dans les tribunes pour suivre l'ouverture de ce festival "bien dans la tradition.

 

SASSADI:

La première visite programmée par Bogoum nous a conduits à Sassadi (Marie, Robert, Alain et Vincent). Un village situé dans la brousse a une vingtaine de kms de Bandiagara. 800 habitants, pas d'école, enfants allant dans les villages environnants! Problèmes d'eau, 3 puits dont deux taris. Deux revendications, en priorité, l'eau. Un forage de 80 m serait nécessaire. Environ trois millions de Frcs CFA soit 5000 €. L'association des femmes "Toumoibé (Aimons ensemble)" demande un prêt de un million de CFA soit 1500 € pour pouvoir démarrer de l'embouche et du maraîchage.

 

TOUGOUME:

Visite à la demande des sages du village qui souhaitent nous remercier (Elisabeth, Marie, Robert, Alain et Vincent) 

Ces remerciements concernaient le financement de la construction d'un tronçon de piste bâtie en pierre et béton leur permettant de ne plus être isolés et de pouvoir se rendre vers les villes de Bandiagara et Mopti pendant les mois de grandes pluies. Nous avons emprunté ce tronçon pour la première fois avec beaucoup de plaisir et nous avons stoppé quelques minutes pour observer ce travail de bâti réalisé par tous les villageois, femmes et hommes, aptes à ce travail de force à une période où les températures varient entre 30° à 45° à l'ombre entre 7 h et 18 h. (Voir Photo)

Je vous rappelle que cette construction s'est effectuée au moment de la famine et que nous avons dû verser plus de 500 € supplémentaires afin d'acheter une tonne de riz et leur permettre de manger suffisamment pour avoir la force de travail nécessaire.

Au village, nous avons vécu un moment chaleureux d'accueil de toute la population avec chants et danses (voir photos). Cadeau du village et retour avec deux coqs.

ANAKANDA:

Visite au village où ont été financées et construites en 2014, dans deux quartiers, des latrines comme à Djigui Bombo. (Elisabeth, Marie, Robert, Alain et Vincent). Les quatre quartiers devaient être dotés mais le financement n'a pas suivi. Les quartiers bénéficiaires ont été choisis pour permettre à la population d'en profiter au maximum. Il est encore trop tôt pour faire un constat d'utilisation. On ne change pas des habitudes ancestrales en quelques mois (voir photo)!

DJIGUIBOMBO:

 

LES CANTINES:

 

Une grande réunion s'est tenue toute une après-midi sur l'avenir des cantines scolaires de Djigui et Kori-Kori. Etaient présents les différents villages avec leur chef, les responsables des quartiers et des parents d'élèves ainsi que deux enseignants. (Elisabeth et Vincent pour Tabalé) (Voir photos)

Nous avons regretté l'absence d'une délégation des femmes s'occupant de la préparation

des repas.

Le financement ne pouvant plus continuer comme par le passé, il a été décidé de ne poursuivre qu'avec les collégiens qui n'habitent pas dans les villages. Cela correspondra malgré tout à plus de 200 enfants. Ce sera aussi l'occasion de repenser sérieusement l'organisation.

Il a aussi été question de la construction des classes de collège à Djigui Bombo. La collecte des pierres, nécessaires à la construction, tarde à se mettre en place. L'entreprise a commencé les fouilles. Un planning a donc immédiatement été mis en place à brève échéance pour que les équipes de quartier des villages interviennent.

 

 

LE CENTRE DE SANTE:

 

Rencontre avec l'ASSACO (Association de gestion du centre) et le personnel ainsi qu'une représentante de l'hôpital de Bandiagara.et les notables du village (Elisabeth et Vincent pour Tabalé)

Le centre sous la direction de Laya, l'infirmier, prend doucement son envol. La fréquentation sur Djigui est maintenant satisfaisante. Sur les autres villages, il reste beaucoup de travail pour motiver les populations. La régularité de cette fréquentation est très variable.

La maternité continue à progresser en nombre de visites et d'accouchements. Il a été confirmé que toutes les mamans de Djigui Bombo viennent accoucher à la maternité.

Après avoir financé trois années de plus que prévu, nous avons annoncé que Tabalé avait décidé d'arrêter le financement. Pour ne pas mettre en difficulté le bon fonctionnement nous arrêterons  fin 2015.

Beaucoup de petites réparations (portes, mobilier, éclairage etc…) et de petites améliorations matérielles ont nécessité plusieurs jours de travail au centre (Vincent)   Bricolage avec les moyens et matériaux du bord.

Les batteries du système photovoltaïque sont hors service. Elles ont atteintes, après 5 ans, leur limite de durée de vie (de 3 à 5 ans suivant la qualité). La trésorerie de Tabalé ne permet pas actuellement d'investir les 1000 € nécessaires à un achat d'aussi bonne qualité. Nous nous efforçons les uns et les autres de chercher une solution! 

 

LE BARRAGE:

 

Il est bien entendu vide en ce début mars.

Une visite a été faite avec le jeune responsable de l'entretien et son adjoint "Petit Méba" l'homme d'expérience depuis la création, ainsi qu'Ismaël (Vincent pour Tabalé)

Le bon entretien annuel de la porte lui permettra une durée de vie pour encore de nombreuses années (déjà 10 ans d'utilisation) et nous avons revu le mode opératoire nécessaire. (Voir photo)

Les trous d'eau, aux environs, sont encore bien remplis grâce au barrage et il y a toujours de magnifiques jardins.

 

 

LE VILLAGE D'ORINTUNO:

Tabalé avait visité ce village qui est celui du maire de Doucombo en 2013 pour la 1ère fois. Nous avions accepté une demande de l'association des femmes pour un crédit de 1500 € pour démarrer une activité de mise en bouche. Ces femmes souhaitaient donc nous remercier et nous informer sur leur première année d'activité.

Mes trois compagnons étant repartis au Burkina, c'est Ismaël qui m'a emmené sur sa moto. Presqu'une heure de route sous 35 à 40° à l'ombre. Pas besoin de Bogoum car Paul, le maire m'a servi d'interprète. Toujours un super accueil traditionnel. Les femmes rayonnantes dans leurs habits colorés. Pour une 1ère année, 10% de bénéfices nets sur la somme allouée et des femmes ravies de pouvoir réinvestir. Visite de tout le village sur la moto du maire avec quelques ovations sur notre passage! Retour à Djigui à la limite de la nuit avec deux poules accrochées au guidon de la moto!

 

 

La mission s'est terminée par une visite en moto dans les villages du bas de la falaise jusqu'à Yabatalou. J'ai pu y saluer les amis de Tabalé dans des lieux désertés ou ma seule présence représentait un réconfort  quelque peu touchant.

 

Vincent Letemple

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